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Marie-Cécile APTEL

Marie-Cécile Aptel

Le musée de Louviers propose de découvrir les œuvres de Marie-Cécile APTEL (1958, Paris), artiste peintre autodidacte qui vit et travaille à Rouen.

Après des débuts figuratifs s’exprimant au travers de dessins académiques, en 1998 elle décide de bouleverser de manière radicale sa pratique. Elle change de médium et de support, opte pour la peinture acrylique majoritairement sur toiles de grands formats. Entre dans un corps à corps avec la peinture. Laisse libre cours à l’amplitude du geste. Ne prémédite pas le résultat.

Marie-Cécile APTEL évolue alors dans un espace pictural à mi-chemin entre abstraction et figuration. S’inscrit dans une forme personnelle d’expressionnisme abstrait. Élabore sa propre écriture de la peinture sous forme de récit pluriel. Pourtant l’histoire de la peinture du 20ème siècle est bien là. Entre Henri Matisse et Cy Twombly, Mark Rothko et Jean- Michel Basquiat. Mais elle n’impose pas. N’enferme pas. Elle propose, invite, questionne. Le spectateur dispose.

Elle puise son inspiration au cours de ses déambulations. Glane et consigne à l’instinct, sous forme de petits croquis, mots, lettres, chiffres, motifs…autant de rencontres visuelles arbitraires, de signes graphiques qui viennent alimenter son vocabulaire plastique. Ce dernier devenant sa trace personnelle, point de départ indissociable de son processus créatif. Besoin de « salir la toile » sans pour cela convoquer le sens.

2019 Acrylique sur toile libre
2019 Acrylique sur toile libre 218x310cm, Marie-Cécile APTEL

Marie-Cécile Aptel applique presque  textuellement  les éléments fondamentaux de l’abstraction d’un Vassily Kandinsky (1866-1944, peintre russe, pionnier de l’abstraction) : point, ligne, plan.

La couleur en général pure, le plus souvent en aplat, traitée de manière brute tout comme le geste d’ailleurs, est au centre de son travail pictural.

Ses compositions que l’on peut grouper en quatre familles « Les graphiques, Les classiques, La tentation géométrique, Les luxuriantes » dont les frontières sont parfois bien poreuses, portent visiblement les différentes strates de leur fabrication. Recouvrements partiels ou pas, échecs, nouvelles tentatives, réparations… tout un lexique de scarifications assumées, vestiges des différentes étapes vers la naissance de l’œuvre jamais définitivement fermée…une fenêtre plutôt, restée entrouverte.

L’artiste dans sa pratique appréhende l’espace de la surface picturale par le prisme de l’expérimentation, successivement de la forme, de la ligne, de la couleur. La matérialité du médium omniprésente. Le plaisir de peindre toujours et encore, au cœur de sa production.