Dans les coulisses du Pôle archives

Depuis 2018, les archives de Louviers sont conservées dans le bâtiment des archives mutualisées entre la Ville et l’Agglomération, rue Charles Cros. Des kilomètres de rayons qui contiennent (une partie) de l’Histoire de la ville et des communes environnantes.
A première vue, le Pôle archives pourrait faire frémir toute personne atteinte de phobie administrative : sur près de 2000 m2, et plus de quatre kilomètres de linéaires des boîtes de papiers s’alignent dans les différentes salles de stockage du bâtiment de la rue Charles Cros, inauguré en 2018. C’est sans compter sur l’équipe menée par Vanina Gasly, la responsable du service des Archives mutualisées entre le Ville et l’Agglomération Seine-Eure, qui s’attache à leur donner vie. « Valoriser ces données est l’une des 5 missions d’un service des archives » explique Vanina Gasly. Le travail effectué en 2018 sur le camp de nomades créé par les nazis en 1940 à Louviers est devenu une référence nationale sur ce sujet méconnu.

Du XIVe siècle à nos jours
Le document le plus ancien détenu au Pôle archives est un document lovérien de 1347 indiquant la rente de deux chaperons par an à la léproserie de Saint-Hildevert. On y trouve également un acte royal de 1616 portant sur la fondation des hôpitaux Saint-Jean et Saint-Louis récemment restauré. Le Pôle archives conservent aussi toutes les délibérations des conseils municipaux depuis le XVIIe siècle, les registres paroissiaux, les documents d’urbanisme, et autres registres d’état civil. Aux côtés des documents publics, le Pôle archives conservent aussi des documents privés, comme c’est le cas par exemple de la collection de photographies prises pendant des décennies par l’ancien journaliste de La Dépêche de Louviers, Jean-Charles Houel, ou encore celles de l’écrivain Maurice Pons, dont les histoires ont inspiré les cinéastes de la Nouvelle vague qui venaient au Moulin d’Andé. Parmi les objets insolites, un parachute ou encore une collection de buvards promotionnels…

« Tout cela est très réglementé », commente Vanina Gasly. Chaque type de document répond à des instructions ministérielles qui définissent les conditions et la durée de sa conservation. En 2024, 212 mètres linéaires ont ainsi été collectés et 166 détruits.
Comme au Musée ou pour les livres du fond ancien de la médiathèque, la température et l’humidité sont surveillées dans les salles de conservation. Et pour s’y retrouver, les archives sont « rangées » par magasins, puis par cotes puis par sous-cotes dans des rayonnages spécialement conçus sur rails. « Ce classement date de 1926 et s’applique à l’ensemble du territoire. Notre travail est de créer une structure qui permette aux gens de retrouver un document rapidement » détaille Vanina Gasly.



Accessible à tous
Car les archives sont accessibles à tous ! « C’est la loi du 7 messidor an II (25 juin 1794) : tout citoyen a librement accès aux archives, nous n’avons pas à juger la pertinence d’une demande ». En 2024, c’est plus de 432 documents qui ont été consultés : « de moins en moins de généalogie avec les sites qui se sont spécialisés, mais beaucoup d’urbanisme et de recherches historiques ».
Mémoire d’étoiles, la Shoah vue de l’Eure : visite commentée samedi
Réalisée par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, cette exposition retrace le parcours des Juifs de France pendant la Shoah. Elle est enrichie de documents locaux et accompagnée d’un podcast réalisé par les élèves du lycée Marc-Bloch en collaboration avec le Pôle archives qui a suivi le parcours de plusieurs familles euroises à travers les documents laissés derrière elles.
Du lundi au vendredi de 14h à 17h jusqu’au 4 avril. Visite commentée le 29 mars à 14 heures.