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Commémoration du 80e anniversaire de la Libération de Louviers

80 ans de la Libération de Louviers

Commémoration


Louviers libérée le 25 août 1944

Lors de la commémoration des 80 ans de la Libération de Louviers, les membres des jumelages anglais et allemand étaient présents. Une vive émotion s’est ressentie au cours de la cérémonie patriotique qui s’était tenue au Square Albert 1er, lieu symbolique de la mémoire collective de la ville, en hommage aux combattants et civils qui avaient œuvré pour la liberté.
Ensuite, un repas citoyen sous la Halle aux Drapiers s’est déroulé dans une ambiance conviviale, accompagnée d’un bal populaire animé par le groupe Madeeson and Co.

***

Allocution de M. François-Xavier PRIOLLAUD

Allocution de M. François-Xavier PRIOLLAUD
Maire de Louviers

Vice-Président de la Région Normandie

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le sous-préfet,
Monsieur le Maire de Weymouth,
Madame la vice-présidente du Conseil départemental,
Madame la conseillère régionale,
Monsieur le conseiller départemental,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs représentant les Autorités civiles et militaires,
Monsieur le représentant du comité de jumelage avec Holzwickede,
Madame et Messieurs les Présidents d’Associations patriotiques,
Mesdames et Messieurs les Porte-Drapeaux,
Mesdames et Messieurs,

Enfin.

Enfin, ce vendredi 25 août 1944, au petit matin, c’est une patrouille de reconnaissance qui arrive la première. Elle passe par la rue de l’Hôtel de ville et sera suivie par la 4e division blindée canadienne venue de la Haye Malherbe. 

Ce peloton restera quelques heures à Louviers avant de poursuivre sa route vers Pont de l’Arche où ont lieu de sanglants combats en bordure de Seine.

Au cours de l’après-midi, d’autres unités de la 30ème Division américaine arrivent par l’avenue du Maréchal Leclerc, à l’époque route du Neubourg. Elles traversent rapidement la ville pour, à leur tour, rejoindre la Seine.

Le lendemain, 26 août, les patrouilles de l’Escadron C du 15ème Régiment Ecossais de reconnaissance appartenant à la 15ème Division d’Infanterie Ecossaise du 12ème Corps Britannique arrivent à Louviers. 

Notre ville est alors définitivement libérée et accueillera quelques jours plus tard son ancien Maire, Pierre Mendes France, ainsi que le Général de Gaulle.

Le 26 juin 1949, Louviers se verra décerner la Croix de guerre avec la citation suivante : « Très durement éprouvée par un bombardement meurtrier en 1940, a participé largement à la lutte contre l’occupant et a eu un de ses quartiers incendié par représailles par les Allemands et dix parmi les plus notables de ses habitants ont été déportés pour leur activité résistante et sont morts en déportation ».

Mesdames et Messieurs,

C’était il y a 80 ans. Le jour se levait enfin après quatre années passées dans l’obscurité de la guerre, dans les ténèbres de l’occupation, dans l’angoisse des privations, dans le deuil des déportations, dans la souffrance de l’exode. 

Il y a 80 ans, ce vendredi 25 août 1944, restera à gravé à jamais dans la mémoire de celles et ceux qui l’ont vécu. Bernard Louvet est de ceux-là. Il avait 10 ans l’époque. Il a vécu ce jour si particulier avec son regard et son âme d’enfant. Il est parmi nous ce matin. Cher Monsieur, je veux vous remercier de nous transmettre cette mémoire qui nous lie car nous l’avons désormais tous en partage.

Vous vous souvenez certainement des cloches de l’église qui ont sonné, des drapeaux tricolores qui ont flotté à nouveau dans le ciel et des rues qui se sont remplies de joie et de ferveur. Vous avez, comme tous les Lovériens restés dans la Ville, accueilli nos libérateurs avec des rires et des larmes de joie. 

Ce vent de la liberté, ce souffle de la délivrance devaient permettre à Louviers de renaître de ses cendres. 

Car ce 25 août 1944, ce fut notre année zéro après que les terribles bombardements de juin 1940 ne laissèrent qu’un champ de ruines, une ville dévastée et des vies souvent réduites à la clandestinité. 

Ce matin, nous célébrons nos héros. Héros Lovériens comme Pierre Hébert, habitant au Hamelet, qui paya de sa vie son refus d’abandonner sa maison aux Allemands.

René Espinouse, directeur du centre d’hébergement de l’hôtel du Grand cerf qui prit en charge lui-même l’évacuation à pied, de 84 enfants

Odette Kuene, résistante, arrêtée par la Gestapo ce matin du 24 janvier 1944 dans sa maison du 9 rue de la citadelle, puis déportée au camp de Ravensbrück dont elle ne reviendra pas.

Albert Stamm, Procureur de la République, résistant de la première heure, fusillé par les Allemands.

Et bien sûr Auguste Fromentin qui, dans la clandestinité, imprima le « Patriote de l’Eure » et d’innombrables tracts pour les réseaux de la Résistance.

Nos héros lovériens, ce sont aussi les six victimes du dernier bombardement de notre Ville, le soir même de la Libération. Gabrielle Lavolé, Eugène Sriber, Nelly Chambriard, Gabrielle Victor, Désir Fermanel et Félicie Massari ne connaîtront jamais le jour d’après. 

Mesdames et Messieurs,

La Normandie vit cette année 2024 au rythme des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié. Le 6 juin dernier, le monde entier s’était donné rendez-vous à Omaha Beach pour célébrer la liberté autour notamment du Président Joe Biden, du Prince William et du Premier ministre Trudeau. Wolodymyr Zelensky était présent lui aussi. A nos alliés Américains, Anglais et Canadiens, nous sommes à jamais reconnaissants.

Nous avons l’honneur d’accueillir ce week-end à Louviers nos amis de Weymouth, ville jumelée depuis 66 ans, accompagnés de leur maire Jon Orrell que je veux saluer. C’est justement à Weymouth que les soldats américains ont embarqué le 5 juin pour débarquer sur les plages de Normandie. Cher Jon, quel beau symbole que de célébrer ce matin, ensemble, la libération de Louviers, comme ce fut le cas le 5 juin dernier à Weymouth avec la présence de plusieurs jeunes de Louviers. Bien plus qu’un jumelage, c’est notre destin commun que le Débarquement a scellé. Dear Jon, our twinning between Louviers and Weymouth is a testimony to our past and more than ever a promise for a future of peace.

80 ans, c’est le temps d’une vie. C’est à la fois long et en même temps si peu à l’échelle de l’humanité. Le temps qui s’écoule ne doit rien effacer du passé. Mais le temps qui passe est aussi celui de la réconciliation des peuples, et je pense bien sûr à la force de la relation franco-allemande pour construire une paix durable en Europe.

La présence parmi nous ce matin notre Jochen Hake, représentant le comité de jumelage avec Holzwickede est un magnifique symbole. Mais sachons aussi dépasser les symboles pour aller vers l’action.

La libération de la France et de l’Europe occidentale ne doivent rien au hasard. Il faut y voir le résultat d’une volonté, la récompense du courage et la preuve que la résignation n’est jamais un chemin de liberté.

Le monde est à un point de bascule. La liberté a aujourd’hui plus que jamais besoin d’une armée de résistants. Ne dilapidons pas l’héritage de nos libérateurs en demeurant indifférents au monde qui nous entoure. L’Ukraine a besoin de nous comme nous avons eu besoin de nos alliés en 1944. C’est le destin de l’Europe, donc le nôtre, qui se joue actuellement. Et le temps est compté.

Mesdames et Messieurs,

Prenons nos responsabilités. Soyons lucides sur les menaces existentielles qui pèsent sur nos démocraties, sur les valeurs de liberté et de tolérance qui fondent notre société. Ce 80e anniversaire est celui d’un changement d’époque. Soufflons avec bonheur ses bougies mais surtout, n’éteignons jamais la flamme de la Liberté !

Vive la République !
Vive l’Europe !
Vive la France !

Allocution de M. Jochen Hake

Allocution de M. Jochen Hake
Président du comité de jumelage Louviers – Holzwickede

Seul le prononcé fait foi

C’est à la fois un grand honneur et une obligation pour moi de pouvoir m’adresser à vous aujourd’hui en tant que citoyen allemand et Président du Comité de Jumelage, à votre invitation, en ce jour de la mémoire de souvenirs douloureux pour vous et vos familles – mais c’est également un geste très particulier de votre part, cher Monsieur le Maire, de m’inviter à cette occasion, que Holzwickede et moi-même apprécions au plus haut point.

Louviers a beaucoup souffert des terribles conséquences et atrocités l’influence du régime nazi allemand pendant la deuxième guerre mondiale.

À l’exception de votre magnifique Église Notre-Dame et de votre Hôtel de Ville, la majeure partie de la vieille ville a été réduite en cendres, tant les victimes ont été nombreuses.

Ainsi, a la fin de la guerre, Louviers a été l’une des villes de Normandie où le plus grand travail de reconstruction a dû être effectué.

La responsabilité en incombe à l’Allemagne de la génération qui m’a précédé.

Je suis certes un enfant de l’après-guerre, mais nos générations d’après-guerre sont également confrontées à cette responsabilité de l’Allemagne d’alors, qui a apporté tant de malheurs, de souffrances et de morts en France et en Europe, envers vous tous, chers amis.

L’Allemagne est responsable de ce qui s’est passé à cet époque passé.

Nous présentons aujourd’hui tout notre respect à toutes les familles françaises qui ont perdu des enfants, des époux, des parents, des grands-parents et des petits-enfants ainsi que des proches ou des amis lors de la guerre qui a débuté sur le sol allemand. Ces pertes et cette douleur, qui durent toute une vie, ont été pour beaucoup d’entre vous insupportables et rien ne pouvait les atténuer.

Aujourd’hui, mon épouse et moi-même sommes particulièrement touchés par la présence de témoins de ce jour où Louviers a été libérée par les amis américains et les Alliés. Quel sentiment de joie a dû naître ce jour-là, il y a 80 ans.

L’Allemagne n’est pas seulement consciente de sa dette et son obligation envers la France;

L’Allemagne de l’après-guerre vous doit également, chers amis français, une profonde reconnaissance. S’il n’y avait pas eu des esprits très brillants et intelligents du côté français à la fin de la guerre, comme votre très estimé Président de la République, Charles de Gaulle, les Messieurs Robert Schuman et Jean Monnet, qui ont tendu la main de la réconciliation à l’Allemagne des années 50 et 60, où en serions-nous aujourd’hui ?

On peut dire que ces hommes politiques intelligents avaient déjà en tête, il y a environ sept décennies, ce dont une partie de la politique voudrait aujourd’hui nous parler en mal : Une Europe unie – la coopération d’États amis sur le plus petit continent que compte notre planète.

Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être unis, de nous diviser – ce serait une évolution qui ferait le jeu des grandes puissances.

La politique en France l’a très vite compris – et l’Allemagne d’après-guerre aussi, heureusement. Souvenons-nous de la visite mémorable du Chancelier allemand Konrad Adenauer à Colombey-les-deux-Eglises chez votre Président Charles de Gaulle ; et la génération qui nous a précédés n’oublie toujours pas à ce jour le discours de votre président à Ludwigsburg, à la jeunesse allemande. Ce sont ces personnalités visionnaires qui ont réussi à surmonter l’après-guerre et a faire grandir l’Europe dans la prospérité et, surtout, dans la paix.

Et nous devons être clairs : cette Europe d’aujourd’hui est toujours une expérience au sens le plus positif du terme. Sa réussite et sa pérennité dépendent de nous tous.

Il n’y a pas de meilleure recette pour garantir la paix que cette Europe.

Cela passe aussi, à la base, par ce que le Comité de Jumelage Louviers – Holzwickede et notre Freundeskreis de Holzwickede pratiquent depuis la fin des années 70 avec leurs échanges réguliers entre les citoyens des deux villes. Cela reste une histoire à succès qui est également le résultat d’une collaboration confiante et ciblée entre les Mairies de Louviers et de Holzwickede et nos deux associations.

De nombreux citoyens de Louviers et de Holzwickede ont appris à tellement apprécier le temps de la réconciliation et du rapprochement, de la découverte de la culture de l’autre au cours des dernières décennies, que les liens entre eux se sont resserrés de plus en plus.

Le parcours de beaucoup d’entre nous, dont celui de ma famille, est impensable sans une amitié profonde avec la France et nos amis français.

Je ne dis pas cela par pathos, mais par une conviction personnelle et profonde. Et je suis profondément reconnaissant de cet attachement.

Travaillons tous ensemble pour que la paix en Europe soit maintenue durablement et éternellement, sur ce continent. Faisons face aux adversaires de l’Europe et à ceux qui s’opposent à l’amitié entre nos deux pays.

Nous le devons aux victimes de la guerre nazie allemande. Mais nous le devons aussi aux générations futures, à nos enfants et petits enfants.

Je m’incline devant les victimes françaises du régime nazi allemand.

Et je remercie vous toutes et tous comme amis.

Vive la République ! Vive la France ! Vive l’Europe !

Allocutoin de M. Jean-Pierre DUVÉRÉ – Louviers

Monsieur le Sous-Préfet
Monsieur le Maire, Vice-président de la Région Normandie
Madame la Conseillère Régionale
Madame la Vice-présidente du Conseil Départemental
Mesdames et Messieurs les élus
Mesdames et Messieurs représentant les Autorités civiles et militaires
Monsieur le Maire de Weymouth
Monsieur le Président du Jumelage Allemand
Madame la Vice-présidente du Jumelage Allemand
Mesdames et Messieurs en vos titres, grades et qualités
Madame et Messieurs les Présidents d’Associations patriotiques
Mesdames et Messieurs les Porte-drapeaux
Mesdames et Messieurs

Je vous invite au respect pour le cérémonial qui va se dérouler devant vous pour ce 25 août 2024, 80ème anniversaire de la libération de notre ville. 

Ayons une pensée particulière pour toutes les victimes civiles et militaires de tous les Pays concernés par cette seconde Guerre Mondiale, mais aussi pour les acteurs de ce conflit encore présents aujourd’hui parmi nous. 

Que l’hommage de la Nation soit rendu à nos libérateurs, mais aussi aux soldats, aux résistants et aux déportés ayant contribué à la libération de la France car il y a 80 ans aujourd’hui, notre ville se trouvait située au centre d’un immense mouvement de toutes les armées alliées.

Soyons fiers de ce qu’ils ont fait et montrons-nous dignes de leur héritage en continuant à honorer, toutes origines confondues, ceux qui continuent à contribuer au dur chemin qui mène à la paix et, je pense à ce moment à tous nos soldats engagés dans les Opérations Extérieures que l’on nomme OPEX.